Final Fantasy III
  Final Fantasy V & VI Advance

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En décembre, Final Fantasy aura 20 ans, un événement que son éditeur Square Enix entend célébrer en grande pompe. Pour les joueurs, il y a d’ailleurs déjà de quoi se perdre dans la multitude de parutions arborant le fameux label, qu’il s’agisse de rééditions, de spin-offs ou de véritables nouveaux volets de la saga reine du jeu de rôle japonais. Pour l’heure et après le choc Final Fantasy XII, les fans sont chaudement invités à profiter des vacances pour réviser leurs classiques sur consoles portables avec les remakes récents de trois « vieux » épisodes.

Le premier est à la fois un événement et une bizarrerie. Jusqu’à aujourd’hui, Final Fantasy III n’avait en effet jamais été distribué hors du Japon, d’où l’importance historique de cette édition. Ce n’est cependant pas le jeu de 1990 qui s’offre aux possesseurs de DS mais un objet hybride, un peu déséquilibré, qui habille de tout nouveaux graphismes 3D, naïfs et joliment colorés, l’intrigue et le système de jeu de l’original. Ce qui rend incontestablement le jeu plus avenant mais n’est pas sans effet pervers : avec cette plastique appartenant à une autre époque que son gameplay, certains archaïsmes (les combats aléatoires envahissants, les pics de difficulté) et les limites de la narration passent curieusement moins bien. Relooké, le jeu perd aussi en suggestivité, comme si ses graphismes « actualisés » faisaient écran, entravant l’imagination. Le joueur d’abord charmé devra apprendre à voir à travers eux.

Graphiquement plus daté (nous revoilà en 1992) mais ludiquement plus moderne, Final Fantasy V reprend pour le perfectionner le système de « jobs » (rebaptisés « classes ») et de compétences de l’épisode III. On y retrouve aussi les traditionnels « Guerriers de la Lumière », mais leur aventure est ici portée par un souffle étourdissant. Dès la première heure et demie, on rencontre des pirates, un monstre marin, une sirène… Le jeu est une tapisserie vivante, un vaste espace de projection et le cadre d’une intrigue homérique dont la progression subtile fait vite oublier ce qu’elle peut avoir de stéréotypé. Square a pourtant fait encore mieux, et seulement deux ans plus tard, avec ce chef-d’œuvre du RPG qu’est Final Fantasy VI. Dont on se limitera à dire qu’aujourd’hui comme hier, sur portable comme sur grand écran, il demeure une splendeur, un régal, un enchantement. Et l’un des sommets d’une merveilleuse série née il y aura bientôt 20 ans.

(Paru dans Les Inrockuptibles n°607, 17 juillet 2007)

Final Fantasy III (Square Enix), sur DS

Final Fantasy V et Final Fantasy VI Advance (Square Enix), sur GameBoy Advance

Erwan Higuinen

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