Assassin’s Creed : Revelations

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L’adoption d’un rythme de sortie annuel par les grandes séries de jeux vidéo n’a pas que des avantages. Du point de vue des éditeurs cherchant à rentabiliser leurs investissements comme des fans enamourés, c’est sans doute une bonne chose – Ezio Auditore est déjà de retour, les amis, youpi ! Mais, pour une superproduction de ce type, on ne fait pas de miracle en douze mois de développement. Le générique de début d’Assassin’s Creed : Revelations, déjà, fait un peu peur. Six studios différents se sont attelés à la tâche : Ubisoft Montréal, Annecy, Singapour, Bucarest… Et le jeu lui-même donne davantage le sentiment d’un empilement de concepts ludiques que du développement harmonieux d’une vraie grande idée. Il y a les acrobaties, les combats. Et puis l’aspect gestion – on ouvre des magasins, on envoie nos apprentis en mission à travers le Moyen-Orient. Il y a aussi des phases de combat stratégique qui frôlent le wargame – là, la greffe se fait difficilement.

Le problème est aussi narratif : la complexe mythologie Assassin’s Creed (qui intègre dans sa science-fiction humaniste une multitude de faits historiques) n’avait jamais accouché d’un récit aussi faiblard. La secte des Assassins est toujours en lutte contre les Templiers, l’aventure nous mène à Constantinople au début du XVIe siècle sur les traces d’Altaïr, héros du premier Assassin’s Creed. Le jeu est plastiquement somptueux, le gameplay a fait ses preuves, la visite de la ville est un délice. Mais ça ronronne, ça radote, ça tourne à vide. Ce n’est, nous assure-t-on, toujours pas le vrai Assassin’s Creed III mais une évolution de son épisode 2. Qui, visiblement, n’a plus grand-chose de neuf à nous offrir – vivement le 3.

(Paru dans Les Inrockuptibles n°837, 14 décembre 2011)

Assassin’s Creed : Revelations (Ubisoft), sur PS3, Xbox 360, Mac et PC

Erwan Higuinen

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