Assassin’s Creed : Brotherhood

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C’est avec une certaine méfiance que l’on a accueilli le nouvel Assassin’s Creed. Entre les épisodes 1 et 2, deux années s’étaient écoulés et elles avaient été merveilleusement employées par Ubisoft Montréal pour, non seulement modéliser un nouvel univers (après la Terre Sainte des croisades, l’Italie de la Renaissance), mais aussi repenser la structure du jeu. Qui, en 2009, tint toutes ses promesses de 2007. En 2010, il n’y a aucune ambiguïté : cet Assassin’s Creed n’est pas le numéro 3 mais un prolongement du précédent. Nous voilà donc à nouveau sous la capuche d’Ezio Auditore qui, après Florence et Venise, visite Rome, où prenait place l’épilogue d’Assassin’s Creed II. Evidemment, on en était ressorti frustré de ne pouvoir l’explorer. Ces gens sont malins : ils nous prennent par nos sentiments de joueur.

La vraie nouveauté de Brotherhood est à chercher dans son excellent mode multijoueurs : désormais, c’est en communauté que l’on terrorise la cité. Cet aspect s’immisce aussi dans l’aventure principale où le joueur peut à présent recruter des complices virtuels qui l’aideront à combattre les infâmes Borgia. Pour le reste, rien ou presque ne change, si ce n’est que l’on est désormais chargé de rénover Rome. Une fois un quartier conquis, la possibilité nous est offerte d’ouvrir des commerces dont on cèdera la gestion à des tailleurs, des médecins, des forgerons. Qui nous permettront de nous enrichir et d’étendre notre empire commercial. Le révolutionnaire est un capitaliste mais, comme la ville embellit, l’honneur est sauf. Et l’on se plaît toujours à grimper, courir, sauter, se battre. Rien de plus banal dans un jeu vidéo ? Peut-être, mais le génie d’Assassin’s Creed réside justement dans sa réinterprétation aussi subtile que gratifiante de ce qui fonde le loisir vidéoludique. Un indicateur de mission s’affiche sur notre carte. Il faut vraiment, une fois de plus, qu’on s’y précipite. C’est pas comme si on avait le choix, hein ?

Bon, les gars, ça ira pour cette fois mais, dans le prochain Assassin’s Creed, emmenez-nous vraiment ailleurs. Certaines rumeurs évoquent la Révolution française. Mais pourquoi pas l’antiquité égyptienne ? Ou la Gaule occupée par César à l’exception d’un ultime village résistant ? C’est comme vous voulez, mais prenez votre temps. Dans un an, ou deux, ou trois, sans hésiter, on assassinera qui vous voulez.

(Paru dans Les Inrockuptibles n°784, 8 décembre 2010)

Assassin’s Creed : Brotherhood (Ubisoft), sur PS3, Xbox 360, Mac et PC

Erwan Higuinen

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