A l’origine, en 2006, c’est pour créer de vrais beaux jeux vendus dans des jolies boîtes que l’entreprenant Camille Guermonprez et le graphiste inspiré Aurélien Regard avaient créé Arkedo. Après deux réussites sur DS (Nervous Brickdown et Big Bang Mini), quelques soubresauts juridico-commerciaux et, histoire de tâter le terrain, un trio de petits jeux pop à télécharger sur Xbox 360 (Jump, Swap et Pixel), voilà le mini-studio indépendant parisien converti au dématérialisé.
Le mode de distribution a changé, mais pas sa ligne de conduite au vu du trépidant et bariolé Hell Yeah, joyeux mélange outrageusement cartoon et au level design inventif de plateforme 2D, d’action musclée et de séquences gags à la Wario Ware. L’usage voudrait qu’on qualifie de « rétro » les improbables pérégrinations de son lapin prince des enfers (objectif : éliminer les cent monstres ayant contemplé ses photos de bains compromettantes avec un canard en plastique). Il n’y a pourtant rien ici de passéiste mais, au contraire, une manière très sûre de mettre en mouvement, façon tourbillon effréné, une multitude de formes d’hier, d’aujourd’hui, voire – qui sait ? – de demain. En mariant l’acide et le sucré, sans craindre la surcharge, le fouillis, la faute de goût. On en redemande.
(Paru dans Les Inrockuptibles n°883, 31 octobre 2012)
Hell Yeah ! La Fureur du lapin mort (Arkedo), sur PS3, Xbox 360 et PC