Alors que les amateurs de jeux de rôles à la japonaise attendent fébrilement Final Fantasy XII (annoncé pour mars au Japon), Square Enix leur propose de patienter en revenant aux sources de la saga, avec ses deux premiers volets datés respectivement de 1987 et 1988 et désormais réunis sur une même cartouche. Reprenant les petites améliorations graphiques des versions PlayStation parues il y a un an et demi, ces adaptations de Final Fantasy I et II bénéficient aussi pour la toute première fois d’une traduction française et sont enrichies de quêtes inédites. Pour un résultat qui s’apparente à l’édition DVD soignée d’un classique du cinéma.
Le premier plaisir est historique : découvrir les origines d’une série et d’un genre, retrouver des idées, des motifs qui seront repris et développés par la suite. Ainsi du système de combat au tour par tour de FF I, de son univers médiéval fantastique, de la progression des capacités des héros. Autant de bases que reprend FF II en y ajoutant un art du récit rebondissant à la fois sentimental et cruel et un soin dans la caractérisation des personnages qui feront la renommée de la série. Mais l’intérêt de ces rééditions ne s’arrête pas là car, contrairement aux idées reçues et au même titre que les grands films, les grands jeux vieillissent très bien. Et l’anachronisme technique, loin de freiner l’immersion, renforce la proximité avec l’histoire, les personnages et l’architecture experte de ces mondes immenses dont, sans effets superflus, la richesse nous apparaît comme à nu. Aujourd’hui pas moins qu’autrefois, Final Fantasy I et II brillent d’un irrésistible éclat.
(Paru dans Les Inrockuptibles n°477, 19 janvier 2005)
Final Fantasy I & II – Dawn of Sould (Square Enix), sur GameBoy Advance