Rolando 2
  Space Invaders Infinity Gene

Rolando2

Il arrive qu’une console et un jeu paraissent en tous points faits l’un pour l’autre. Que leur rencontre soit due ou non au hasard, que le mariage soit d’amour impromptu ou organisé avec soin par leurs parents respectifs, ledit jeu contribue alors à forger l’identité de la machine tout en révélant le type d’expérience qui lui convient le mieux. Ce fut le cas de Tetris avec la GameBoy, de Super Mario 64 sur Nintendo 64, de WipEout au temps de la première PlayStation ou de Halo pour la Xbox. Sur l’iPhone et son faux jumeau iPod Touch, plateformes aux capacités ludiques de moins en moins contestables, c’est à Rolando qu’est revenu ce rôle.

Six mois après un premier volet très remarqué, le Britannique Simon Oliver enfonce le clou avec la  suite des aventures de ses mini-personnages aux airs de balles colorées. Le principe n’a pas changé : il s’agit d’en conduire un nombre donné jusqu’à la sortie de niveaux subtilement agencés qui sont autant d’énigmes architecturales à résoudre en les parcourant. Parfaitement adaptée au support, la manière de jouer reste la même : après avoir sélectionné la ou les bestiole(s) qu’il souhaite déplacer, le joueur penche son iPhone dans la direction souhaitée , une pichenette du doigt permettant de faire bondir ses nouveaux amis.

Le premier Rolando n’avait qu’un défaut : sa proximité graphique suspecte avec l’adorable LocoRoco de la PSP. De ce point de vue, Rolando 2 ressemble à une déclaration d’indépendance : de l’effet de perspective que gagnent ses environnements pastel (situés, cette fois, en bord de mer) au casting cocasse de ses héros joviaux (des soldats, des pirates, des aristocrates…) en passant par ses mini-dialogues et la musique du DJ anglais Mr Scruff, tout concourt à affirmer la personnalité du jeu. Plus sûr de son style, Rolando 2 semble l’être aussi de ses (innombrables) inspirations ludiques et du rapport plus général à l’espace à au temps qu’il nous invite à adopter. Pour ceux qui en verraient la fin trop vite, il y a une dernière bonne nouvelle : un épisode trois est déjà annoncé pour le mois de novembre.

Infinity Gene

L’autre sommet estival du jeu sur iPhone est une très vieille connaissance. Space Invaders était certes déjà présent sur le téléphone d’Apple, mais dans une version qui, comme pour bien des classiques, ne lui rendait pas vraiment justice. La faute à une interface inconfortable contraignant à faire comme si l’écran tactile s’ornait des touches de la machine d’origine. Cette version Infinity Gene prend heureusement davantage en compte les spécificités de la plateforme, rendant le tir automatique et invitant à déplacer son petit vaisseau du bout du doigt. Mais, dans la lignée du récent Space Invaders Extreme, le résultat tient surtout du tourbillon d’idées qui ne laisse jamais le joueur se reposer sur ses lauriers. A chaque instant, tout est susceptible de changer : le schéma d’attaque des extra-terrestres, le décor, la bande-son… Et le jeu sur téléphone portable, en douce, se fait expérimental.

(Paru dans Les Inrockuptibles n°719, 8 septembre 2009)

Rolando 2 : Quest for the Golden Orchid (Hand Circus), sur iOS

Space Invaders Infinity Gene (Taito), sur iOS, Android, Xbox 360 et PS3

Erwan Higuinen

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