Family Man

FamilyMan

Film de Noël autoproclamé, Family Man lorgne naturellement vers le Capra de La vie est belle (mais ne serait-elle pas affreuse, au fait ?) pour nous livrer les tourments de Nicolas Cage, golden-boy zappé par une manière d’ange noir et propulsé, dira-t-on, dans la fiction diffusée sur une autre chaîne, film, série ou pub, peu importe. Sa nouvelle vie est de famille et banlieusarde. Et s’il avait épousé son amour de fac, et s’il avait accepté un travail dans la boutique (de pneus) de son beau-père, et si, et si…

L’intrigue n’a rien de palpitant, pas plus que les descriptions des deux milieux sociaux visités, qui tiennent du cliché. Mais ce n’est pas un problème, Family Man évite de s’attarder sur ce qui est dépourvu d’enjeu. Si le film touche, c’est que, le temps de deux ou trois scènes honnêtes, il saisit quelque chose comme un basculement sentimental, le passage du dégoût à l’attendrissement et, finalement, via la révélation d’une solitude nocturne longtemps niée, à la renaissance d’un attachement. Micro mélo étiré à la modestie louable, Family Man est un film sur le regret et son dépassement. Un film d’aventure dans le désordre, aux limites sans conséquence, envahi de leurres à éliminer. Nicolas Cage et Tea Leoni y sont très beaux.

 

(Paru dans Les Cahiers du cinéma n°553, janvier 2001)

Family Man (2000) de Brett Ratner

Erwan Higuinen

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