Meteos

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Quelques semaines après la PSP de Sony, c’est au tour de la Nintendo DS d’accueillir un brillant descendant de Tetris. Issu comme Lumines du studio Q Entertainement du génial Tetsuya Mizuguchi, Meteos est une création du game designer indépendant Masahiro Sakurai, ex d’une filiale de Nintendo au sein de laquelle il a notamment œuvré sur les séries Super Smash Bros et Kirby. Comme Lumines aussi, Meteos reprend le principe canonique des blocs descendant du haut de l’écran qu’il faut assembler en fonction de leurs formes et couleurs sous peine de voir, paniqué, ledit écran se remplir et en conséquence, effondré, la partie s’achever. Auquel cas l’unique possibilité pour le joueur irrémédiablement  envoûté est d’en démarrer une nouvelle.

Ecran tactile oblige, Meteos se pratique d’une manière plus intuitive que jamais, le joueur déplaçant directement au stylet les figures de son choix dans le but d’en réunir au moins trois identiques. Ici se révèle cependant une asymétrie de fonctionnement à laquelle on se fait vite mais qui différencie Meteos, par exemple, du récent Zoo Keeper : si les assemblages peuvent être réalisés indifféremment en ligne ou en colonne, le joueur ne peut bouger les blocs que de haut en bas ou de bas en haut. L’accent est ainsi mis d’emblée sur la verticalité, principe fondateur de Meteos qui, des années après, venge astucieusement les traumatisés de Tetris. Car, cette fois, ces blocs qui descendent sans relâche du ciel, on va pouvoir les renvoyer d’où ils viennent. Meteos s’identifie ainsi, dans sa thématique comme dans sa pratique, à une lutte contre la pesanteur. Lorsque l’assemblage est réussi, c’est un décollage libérateur, qu’une nouvelle intervention pourra accentuer si le joueur réunit dans la foulée de nouveaux blocs jumeaux pour un enchaînement grisant.

Outre ses nombreuses options (de un à quatre joueurs, avec des suites de « missions », des parties contre la montre…), Meteos se distingue par la variété de ses terrains de jeu, qui sont autant de « planètes » avec chacune ses formes, décor et musique spécifiques mais, surtout, avec ses propres règles physiques. Car, selon le lieu, les blocs ne réagissent pas de la même façon : certains se propulsent brusquement vers les cieux, d’autres s’élèvent laborieusement avant de retomber. Meteos n’est ainsi pas qu’un casse-tête frénétique et obsédant : c’est aussi une collection de mondes à dompter pour finalement les faire siens.

(Paru dans Les Inrockuptibles n°513, 28 septembre 2005)

Meteos (Q Entertainment), sur DS

Erwan Higuinen

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