Après la baisse de prix estivale, la deuxième étape de l’opération « Il faut sauver la 3DS » est en cours. Et ça marche : selon la filiale américaine de Nintendo, les ventes de la console portable auraient déjà dépassé celles réalisées par la DS au cours de sa première année de commercialisation. Le sauveur est un petit bonhomme bien connu : Mario. Si, en temps normal, la firme japonaise s’attache à échelonner les sorties de jeux mettant en vedette sa mascotte à moustaches, elle n’a cette fois pas hésité à en lancer deux presque simultanément : un Mario classiquement plateforme et le septième volet de ses courses de karts. La bonne nouvelle est qu’aucun ne donne le sentiment d’avoir été bâclé pour ne pas rater Noël.
D’un épisode à l’autre, la saga Super Mario oscille entre deux visions du plaisir ludique : le monde à explorer (pour en découvrir tous les secrets) et le parcours chronométré (on ramasse ce qu’on peut en chemin mais l’objectif est d’atteindre la ligne d’arrivée). Alors que Super Mario Galaxy s’attachait à réconcilier les deux approches, Super Mario 3D Land opte nettement pour la seconde, ce qui peut surprendre car elle est née dans les Super Mario 2D et celui-ci est doublement 3D : par sa conception en volume et par son affichage en relief – qui dépasse le gadget en permettant de mieux appréhender les espaces piégeux. Mais c’est justement la rencontre entre d’antiques logiques ludiques et une mise en scène moderne qui le rend passionnant. Au fond, Super Mario 3D Land est l’envers de Super Mario 64, où le passage en 3D s’était accompagné d’une refonte totale du gameplay. Ici, le concept des vieux Super Mario Bros s’épanouit dans la profondeur.
Le cas Mario Kart 7 est différent. Si, là aussi, l’affichage en relief est une bénédiction, c’est parce qu’on l’oublie pour adopter naturellement un rapport neuf à son univers rigolo. Le jeu est surtout un aboutissement. Si de nouveaux éléments apparaissent (la possibilité de planer, d’évoluer sous l’eau), Mario Kart 7 ressemble d’abord au fruit d’un grand tri entre les idées apparues depuis son ancêtre de 1992 – exit, par exemple, les dérapages abusifs de certains épisodes. Réjouissant, le résultat récompense comme rarement le pilotage soigné sans rompre avec la fantaisie qui fait le prix de la série. Son mode online, bien conçu, a par ailleurs tout pour nous engloutir dans les mois qui viennent.
(Paru dans Les Inrockuptibles n°837, 14 décembre 2011)
Super Mario 3D Land et Mario Kart 7 (Nintendo), sur 3DS