Après avoir joué les avocats grâce à Phoenix Wright, les possesseurs de Nintendo DS poursuivent leur exploration des métiers avec Trauma Center qui fait d’eux des chirurgiens. Sous son esthétique manga et son scénario flirtant avec la science-fiction, le jeu tient en fait du Docteur Maboul de l’ère numérique : l’écran tactile de la console reproduit le corps du malade que l’on opère au stylet, passant de la seringue au scalpel, désinfectant, suturant…
A la moindre hésitation, c’est la catastrophe : en précision comme en vitesse d’exécution, Trauma Center se révèle follement exigeant. Au point que, répétant sans cesse la même intervention afin de parvenir à enchaîner mécaniquement les gestes demandés, on en vient à se demander où s’arrête le jeu et où commence le travail. Etrange inversion : lorsque la console figure un organisme vivant, c’est au joueur de se changer en machine. Trauma Center est sans conteste un jeu radical et intriguant, original et stimulant. A défaut d’être vraiment plaisant.
(Paru dans Les Inrockuptibles n°549, 6 juin 2006)
Trauma Center : Under the Knife (Atlus / Nintendo), sur DS