« Précédemment dans Resident Evil... » Découpé en douze épisodes se concluant systématiquement par des cliffhangers, le nouveau volet 3DS de la saga d’épouvante nippone, historiquement nourrie du cinéma de George Romero, ne dissimule pas sa principale source d’inspiration : les séries télévisées. Parce que la console portable est le « petit écran » du jeu vidéo ? Peut-être. Le résultat se prête en tout cas très bien à une pratique nomade par sa manière d’assumer la nature sécable de l’expérience. Si tout tourne autour de l’exploration d’un paquebot mal éclairé et grouillant de créatures monstrueuses, Revelations multiplie les points de vue (les personnages jouables, les lieux visités, avec force flashbacks et événements parallèles) sur son intrigue emberlificotée.
Jeu en morceaux à mi-chemin de l’approche atmosphérique des premiers Resident Evil et du dynamisme musclé des plus récents, Revelations y gagne un rapport particulier à la peur. Si cette dernière a toujours à voir avec la perte de contrôle, cauchemar par excellence du gamer (à ce propos : privilégier l’usage du « Pad circulaire pro », accessoire très laid qui ajoute un second stick bien pratique à la 3DS), elle nous assaille sur un mode provisoire et parcellaire plutôt que continu et profond. Ce pourrait être un défaut. C’est en réalité ce qui fait de Revelations (lequel tient aussi de la démonstration technique des capacités de la console qui le fait tourner) un jeu attachant. Il est notre train fantôme de poche, notre petite fête foraine perso aux multiples attractions. Et, accessoirement, une mine d’idées à suivre pour une série qui semblait ces derniers temps un peu engluée dans le tout-action.
(Paru dans Les Inrockuptibles n°849, 7 mars 2012)
Resident Evil : Revelations (Capcom), sur 3DS, Wii U, PS3, Xbox 360 et PC